Les 9 erreurs de rédaction des spécifications fonctionnelles et nos conseils

Un langage imprécis et ambigu
Les formulations vagues nuisent à votre projet
L’une des erreurs les plus fréquentes dans la réalisation des spécifications fonctionnelles détaillées tient à l’emploi de formulations vagues telles que : “interface fluide, gestion optimisée, accès rapide”… Autant d’expressions qui, faute de précision, laissent place à des interprétations différentes selon les parties prenantes.
Par exemple, pour l’expression « expérience utilisateur fluide” :
- Le designer peut l’interpréter comme des animations élégantes et des transitions douces, sans que cela n’apporte la valeur métier attendue ou ne tienne compte des contraintes techniques de performance nécessaires pour un véritable « accès rapide ».
- L’équipe de développement pourrait prioriser l’optimisation des requêtes de base de données, sans pour autant investir dans des mécanismes de cache complexes qui seraient nécessaires pour une performance optimale.
- Les testeurs auront du mal à définir des critères de validation clairs. Comment tester une « expérience fluide » ? Ils pourraient se baser sur des impressions subjectives, rendant le processus de recette inefficace et les bugs potentiellement non détectables.
- Lorsque le produit sera livré au client, le responsable métier pourrait constater que la solution ne répond pas à ses attentes réelles, car ce qu’il entendait par « expérience utilisateur fluide » était, par exemple, la mise en place d’un système de notification proactive ou d’un service client dédié, fonctionnalités qui n’ont jamais été développées faute de clarté.
Ce flou sème la confusion, retarde la détection des écarts, et aboutit à de nombreux allers-retours et à des modifications coûteuses.
Rédiger des spécifications claires et mesurables
Pour éviter cela, il convient de bannir les formulations subjectives et de les remplacer par des critères objectifs et mesurables.
Par exemple, remplacer “chargement rapide” par “temps de chargement ≤ 500 ms” permet d’aligner les attentes, de simplifier le travail de conception et d’accélérer la validation des spécifications fonctionnelles.
En plus de bannir les formulations floues, de privilégier un vocabulaire fonctionnel précis et de préciser des critères mesurables, il est préférable de définir les termes métier dans un glossaire partagé ainsi que les synonymes potentiels.
Pour apporter plus de clarté, il est conseillé d’utiliser un système de mentions. Par exemple, les liens entre les exigences doivent être mentionnées lors de la spécification d’une fonctionnalité. Il est également essentiel de mentionner les acteurs et les cas d’utilisation (ou users stories) concernés.
Des spécifications fonctionnelles trop générales ou incomplètes
Les risques d’une spécification trop floue ou mal formulée
Des spécifications trop génériques ou incomplètes, du type “l’utilisateur doit pouvoir exporter les données”, occultent une multitude de questions essentielles. Quels formats ? Quels filtres ? Quelle volumétrie ?
Cette imprécision conduit les développeurs à faire des hypothèses, parfois erronées, et les testeurs à limiter la couverture des tests. Les fonctionnalités peuvent, par conséquent, être mal implémentées. Ce qui peut aussi entraîner une insatisfaction des utilisateurs et des donneurs d’ordre.
Rendre vos spécifications complètes, concrètes et exploitables
Une bonne spécification doit décrire clairement l’ensemble des exigences et des comportements attendus, y compris les cas limites et les conditions d’utilisation.
Pour ce faire, il faut détailler les spécifications de manière exhaustive. La spécification « export des données » devrait être décomposée en exigences précises, incluant les cas limites et les conditions d’utilisation, par exemple :
- « L’utilisateur choisit l’action ‘Exporter les données filtrées’ du tableau de bord ‘Ventes Mensuelles’ et choisit le format XLSX ou CSV. Le système envoie le fichier par email à l’utilisateur. »
- « L’export des données ne doit pas dépasser 50 000 enregistrements. Au-delà, un message d’erreur ‘Volume d’export trop important, veuillez affiner vos filtres’ s’affiche. »
- « Le fichier exporté est téléchargé dans le navigateur de l’utilisateur. »
- « Seuls les utilisateurs avec le rôle ‘Administrateur’ ou ‘Responsable Ventes’ peuvent initier un export. »
Ce niveau de détail permet non seulement de limiter les malentendus, mais aussi de détecter plus tôt les conflits, les oublis ou les incohérences. Valider les spécifications avec les parties prenantes concernées permet de limiter ce problème.
Des spécifications trop techniques, déconnectées du métier
Quand la technique prend le pas sur les besoins métier
Une autre erreur courante consiste à rédiger des spécifications en se focalisant sur les choix techniques (API, architecture, logique d’implémentation) au détriment de l’usage métier.
Imaginons un projet de connexion entre un nouveau système de gestion des stocks et un système e-commerce existant. Un analyste fonctionnel ou un développeur pourrait inclure la spécification suivante :
« Le système doit implémenter un cron job toutes les 15 minutes qui exécute une requête SQL optimisée sur la table Stock_WMS avec un LEFT JOIN sur Produits_Ecommerce, filtrant les SKUs dont le flag_synchro est à false et mettant à jour le champ quantite_disponible dans la table Produits_Ecommerce via une transaction ACID, avant de réinitialiser flag_synchro à true. »
Cette spécification est techniquement précise, mais elle est totalement opaque pour un responsable métier, un chef de produit, ou un testeur non technique.
Cela rend les documents difficilement compréhensibles pour les parties prenantes non techniques et crée un fossé de compréhension. Les spécifications deviennent illisibles pour les métiers et les validations superficielles. La mauvaise compréhension des besoins en termes de fonctionnalités augmente les risques de voir les métiers valider sans réellement comprendre le détail du cahier des charges, entrainant un produit non conforme aux attentes réelles et une insatisfaction du donneur d’ordre après livraison.
Les spécifications fonctionnelles doivent se concentrer sur le “quoi” (ce que le système doit faire) et non sur le “comment” (l’approche technique pour la bonne réalisation). Les détails techniques relèvent des spécifications techniques.
Recentrer les spécifications sur l’usage métier
Les spécifications fonctionnelles doivent avant tout exprimer des besoins métier. Elles doivent décrire l’expérience utilisateur attendue, les règles de gestion, les objectifs fonctionnels. Les solutions techniques viendront en support de ces besoins, mais ne doivent pas les supplanter dans cette phase et font l’objet d’un tout autre document : les spécifications techniques.
Dans notre exemple cité ci-dessus, la nouvelle spécification pourrait être formulée de la sorte : “Le système met à jour automatiquement les niveaux de stock des produits du site e-commerce en se basant sur les informations du système de gestion d’entrepôt (WMS). Cette mise à jour reflète la disponibilité réelle des produits pour les clients en ligne. En cas de différence de stock, la valeur du WMS fait foi. Un produit dont le stock tombe à zéro (ou moins) dans le WMS est marqué comme “indisponible à la vente” sur le site e-commerce.”
Bien évidemment, pour compléter cette spécification, des critères d’acceptation seront à prévoir (comme “Le stock affiché sur le site e-commerce est mis à jour toutes les 15 minutes”, “En cas d’échec de la synchronisation d’une durée de plus de 30 minutes, une alerte est envoyée à l’administrateur du site e-commerce”, etc).
Pour résumer, il faut décrire les besoins en termes d’expérience utilisateur et de valeur métier. Il est recommandé d’organiser des ateliers de recueil fonctionnel centrés sur les scénarios d’usage et les besoins métiers. Mettre en place des techniques d’élicitation lors des échanges permet de recueillir une information exhaustive et fiable.
Un manque d’implication des parties prenantes
L’absence de collaboration mène à des fonctionnalités peu utiles ou non adaptées
Trop souvent, les spécifications sont produites par une seule personne ou un petit groupe, sans impliquer “les personnes clés”, comme les utilisateurs finaux, les experts métier ou les responsables qualité. Cela mène à des documents fonctionnels qui ne reflètent pas la réalité du terrain, ou qui traduisent mal les contraintes opérationnelles et les processus métier. Par conséquent, les fonctionnalités sont inutiles ou inadaptées. Il y a donc une faible adhésion. Et la solution technique mise en place peut être correcte, mais mal ciblée.
Envisageons qu’une spécification pour la « fonction de réception des marchandises » soit rédigée ainsi : « Le système permet à l’utilisateur de scanner les codes-barres des articles livrés, de saisir la quantité reçue et de valider la réception, puis met à jour le stock automatiquement ».
Dans ce cas, la réalité du terrain est ignorée (par exemple, certains colis n’ont pas de codes-barres lisibles), le flux de travail est inadapté (si les opérateurs ont l’habitude de saisir la quantité avant de scanner, le processus de travail change), et il y a une absence de cas limites (pas de précision sur ce qui se passe si un article est endommagé, si la quantité livrée ne correspond pas au bon de commande, ou si un colis est manquant).
Impliquer les bonnes parties prenantes, au bon moment
L’implication des parties prenantes dès le démarrage du projet, et tout au long de la phase de spécification, est un facteur de réussite décisif. Elle permet d’identifier les besoins réels, de détecter les incohérences, et de créer une adhésion forte autour de la solution à construire. Il faut aussi planifier des revues régulières des spécifications avec les parties prenantes, formaliser et clarifier les décisions prises ensemble (suivi) et créer un canal de communication dédié à la validation fonctionnelle.
Pour favoriser une prise en compte des besoins métiers, des entretiens et des observations sur le terrain peuvent être organisés, ainsi que des ateliers de co-conception, la réalisation de prototypes et la mise en place d’un feedback itératif.
Une documentation figée et non maintenue
Un document figé dans le temps creuse des écarts
Dans les contextes classiques, agiles comme hybrides, les spécifications doivent évoluer en fonction des retours utilisateurs, des tests et des priorités métier. Pourtant, dans de nombreux projets informatiques, les documents de spécifications (cahier des charges initial du projet, par exemple) sont figés une fois rédigés, sans mécanisme clair de mise à jour. Considérer les spécifications comme un livrable figé rend le document obsolète dès lors que le projet évolue. Ce manque de mise à jour rend difficile la maintenance du système applicatif ainsi que sa testabilité au fur et à mesure des évolutions.
Imaginons que, pour une plate-forme e-commerce, initialement prévue pour des produits physiques, une fonctionnalité soit spécifiée ainsi : “L’utilisateur peut ajouter un produit au panier. Une notification s’affiche et le compteur d’articles est mis à jour”.
Six mois plus tard, la plateforme intègre des produits numériques et des abonnements, sans mise à jour des spécifications. Il peut alors survenir plusieurs problèmes, tels que :
- Les cas spécifiques (absence de stock, abonnements déjà actifs, modèles de tarification) qui ne sont pas anticipés.
- L’interface qui n’est pas adaptée.
- Des messages ou des champs de livraison qui restent visibles pour des contenus téléchargeables ou immatériels.
- L’absence de nouvelles règles fonctionnelles qui conduit à des cas non testés (logique de commande, facturation, gestion des abonnements).
- Les utilisateurs qui rencontrent des erreurs ou des parcours incohérents.
- Le service client qui gère un volume croissant d’incidents.
Cela est d’autant plus préoccupant que de nombreux projets revendiquent une démarche agile, censée encourager l’adaptabilité et l’évolution continue de la documentation fonctionnelle, mais où les spécifications fonctionnelles ne sont que rarement révisées avec rigueur.
Le risque est alors de voir naître un écart croissant entre ce qui est documenté et ce qui est effectivement développé, entraînant une certaine confusion et une perte de confiance dans la documentation et les développements futurs.
Une réticence des développeurs à implémenter de nouvelles fonctionnalités peut en effet venir d’un problème de documentation, générant la peur de voir apparaître de nouveaux bugs à chaque évolution (les impacts de changements ne sont plus maîtrisés). Les testeurs quant à eux, éprouvent des difficultés à définir des scenarii de tests adaptés. L’ensemble de ces problèmes vont ensuite rapidement avoir un impact sur l’utilisateur.
Adopter une documentation vivante, évolutive et fiable
Pour éviter cela, il convient de traiter la documentation comme un référentiel vivant, versionné, historisé et mis à jour à chaque évolution ou modification. Cela implique une organisation rigoureuse et des outils adaptés.
Certes, la mise à jour des spécifications fonctionnelles prend du temps, mais c’est un gain de temps significatif qui est ensuite réalisé lors de la maintenance et des demandes d’évolutions. L’ensemble des collaborateurs du projet sont plus confiants, et la satisfaction utilisateur est, elle aussi, améliorée.
Une confusion entre exigences fonctionnelles et non fonctionnelles
L’erreur de ne pas distinguer clairement les types d’exigences
Dans certains projets, on constate un manque de distinction entre les exigences fonctionnelles, les exigences non fonctionnelles (performance, accessibilité, compatibilité, sécurité, etc.) et les spécifications techniques. Parfois, les exigences non fonctionnelles sont absentes, ou alors mal identifiées, noyées dans des blocs de spécifications fonctionnelles. Cela nuit à leur lisibilité, à leur priorisation et à leur traitement par les équipes concernées.
Par exemple, dans la gestion de prise de rendez-vous médicaux, une spécification fonctionnelle pourra être “Le patient recherche un médecin avec un filtre par spécialité, localisation et disponibilité”. Une spécification non fonctionnelle sera plutôt “Le temps de chargement des disponibilités d’un médecin ne doit pas excéder 1,5 secondes pour 90% des requêtes.”
Cette confusion est d’autant plus problématique qu’elle brouille la compréhension des objectifs, nuit à l’alignement des équipes, et augmente les risques de sous-performance, d’incohérence ou de non-conformité.
Séparer clairement les types d’exigences pour mieux les traiter
Il est essentiel de distinguer explicitement la nature des exigences dans la documentation fonctionnelle :
- Les exigences fonctionnelles décrivent ce que le système doit faire (comme permettre à un utilisateur de commander en ligne).
- Les exigences non fonctionnelles définissent les contraintes et qualités attendues du système (chargement en moins de deux secondes, être accessible sur mobile, garantir un haut niveau de sécurité).
Ces deux types d’exigences doivent être identifiées, priorisées et intégrées dès la phase de conception, car elles ont un impact direct sur les choix techniques du projet.
Si, par exemple, l’application est critique et nécessite une réactivité immédiate, ou si elle est destinée à être utilisée simultanément par des milliers d’utilisateurs, il est essentiel de le préciser. Cela relève des exigences non fonctionnelles, qui peuvent être exprimées de la sorte :
- “Le système doit pouvoir gérer jusqu’à 100 000 utilisateurs en simultané, avec un temps de réponse inférieur à 2 secondes par utilisateur.”
- “Le site doit se charger en moins de 3 secondes lorsque plus de 10 000 utilisateurs sont connectés en même temps.”
- “L’envoi des e-mails doit s’effectuer avec une latence maximale d’une minute.”

Les spécifications techniques, quant à elles, traduisent concrètement comment techniquement le logiciel va répondre à ces exigences. Elles couvrent les choix d’architecture, les technologies utilisées, les bases de données, les APIs, les environnements serveurs, etc.
Ce sont donc trois niveaux distincts et complémentaires qu’il est important de documenter de manière claire pour assurer la qualité, la cohérence et l’évolutivité du projet.
L’omission des règles métier et des contraintes
Incohérences et risques juridiques et réglementaires
Un système applicatif peut être techniquement conforme tout en étant fonctionnellement inadapté s’il ne respecte pas les règles métier et les contraintes. Les règles métier définissent la logique spécifique de l’entreprise, les processus et les décisions à prendre en fonction de certaines conditions. Les contraintes, quant à elles, sont des limitations imposées par des facteurs externes (législation, budget, technologie, etc.) ou internes (politiques d’entreprise).
Prenons l’exemple du développement d’un module de prise de commande destiné à un client B2B, dans lequel les commerciaux saisissent des commandes au nom des entreprises clientes. Une spécification pourrait indiquer : “Le commercial saisit une commande en sélectionnant un ou plusieurs produits et en précisant les quantités de chaque produit”.
Bien que cette formulation soit fonctionnellement correcte, elle reste dangereusement incomplète si elle ne s’accompagne pas des règles métier et des contraintes qui encadrent ce processus. En effet, aucune règle ne spécifie :
- Les cas de remises (tel que l’accord de 10% de remise uniquement pour 100 quantités),
- Le minimum de commande donnant la gratuité de livraison (50€ par client pour bénéficier de la livraison gratuite),
- La disponibilité d’un produit en stock avant d’être ajouté à une commande,
- Les contraintes fiscales, comme les informations de TVA qui doivent être gérées en fonction du pays du client.
L’absence de documentation sur ces règles, ou sur les contraintes légales, techniques ou budgétaires, constitue un risque majeur d’implémentation. Dans ce cas, le fonctionnement est incohérent avec les processus métier réels. Il en résulte également des risques juridiques ou réglementaires qui peuvent entraîner des potentielles sanctions et des surcoûts liés à des besoins de modifications du logiciel pour le rendre conforme.
Intégrer les règles métier et contraintes dès la conception
Les règles métier doivent être identifiées dès les premiers ateliers de spécifications puis rédigées de façon claire et exhaustive pour faciliter la conception du logiciel.
Quant aux contraintes (réglementaires, de sécurité, d’interopérabilité, etc.), elles doivent être exprimées clairement, car elles influencent la faisabilité et l’architecture du projet.
L’absence de priorisation des exigences
Sans priorisation, les fonctionnalités à forte valeur sont sacrifiées
Lorsque toutes les demandes sont présentées comme prioritaires, il devient difficile de cadrer un périmètre réaliste. Les équipes se dispersent, les ressources sont mal allouées, et les fonctionnalités à forte valeur ajoutée risquent d’être reportées indéfiniment.
Prenons l’exemple d’un projet de portail RH destiné à automatiser l’intégration des nouveaux employés. Une longue liste de fonctionnalités est définie sans hiérarchisation. Côté développement, les équipes se dispersent sur des tâches non essentielles (comme la gamification), délaissant les fonctions critiques (gestion de profils, envoi de contrats…). Du côté des ressources humaines, les besoins urgents (traitement des arrivées hebdomadaires, conformité légale) ne sont pas couverts à temps, faute de priorisation. Pour les testeurs, les efforts sont dilués entre fonctions vitales et accessoires, compromettant la qualité globale. Et du côté déploiement, la livraison est retardée et le produit, mal aligné sur les attentes immédiates, est peu adopté. C’est donc toute la chaîne, du développeur à l’utilisateur, qui est impactée.
En fin de compte, cela mène à des produits qui arrivent en retard sur le marché, dépassent le budget initialement prévu, ou ne correspondent pas aux besoins les plus pressants des utilisateurs.
Prioriser les exigences pour maximiser la valeur livrée
Prioriser les exigences fonctionnelles est une démarche indispensable pour maîtriser les délais et maximiser la valeur livrée. Cette priorisation doit être coconstruite avec les métiers, évolutive et fondée sur des critères objectifs (valeur métier, complexité, dépendances…). Si besoin, un MVP (Minimum Viable Product) peut être réalisé pour aider cette priorisation.

Des documents trop denses et peu lisibles
Une documentation illisible freine l’adhésion et la mise en œuvre
Un document de spécifications fonctionnelles trop long, mal structuré (comme un texte continu ou riche en jargon), devient vite inutilisable. Il freine la lecture, décourage la validation, et fait passer au second plan les exigences pourtant essentielles. Une documentation trop dense fait dériver le périmètre du projet par sa lecture trop fastidieuse, engendrant ainsi des retards et des dépassements de budget, et de facto, du mécontentement.
Imaginons que, dans une grande entreprise, un document unique de plus de 800 pages regroupe toutes les exigences d’une future application. Le volume décourage la lecture complète. La validation devient partielle et approximative, faute de compréhension globale. Le document mélange informations fonctionnelles, techniques et légales, rendant la recherche d’informations longue et source d’erreurs. L’extraction des cas de test devient fastidieuse. L’absence de clarté et de hiérarchie dans le document conduit à l’oubli de cas critiques. Chaque mise à jour est lourde et risque d’introduire des incohérences. Le document finit par être abandonné au profit d’échanges informels. À force de se perdre dans les détails, les équipes oublient l’essentiel : la cohérence globale du système à construire.
Structurer et simplifier pour une documentation lisible et utile
La lisibilité est un critère de qualité à part entière. Une documentation fonctionnelle efficace est claire, concise, illustrée et adaptée aux profils de lecture. Elle s’appuie sur des tableaux, des cas d’usage, des schémas, et propose une navigation fluide avec sommaire, ancres et liens croisés.
Une réponse concrète : notre outil ReqBuilder
Comment ReqBuilder améliore la rédaction de spécifications fonctionnelles ?
ReqBuilder, une solution pour spécifier efficacement une ou plusieurs applications composant un SI
Pour répondre à ces défis, AxioCode a développé ReqBuilder, un outil spécialisé dans la production de spécifications fonctionnelles structurées, collaboratives et maintenables. Issu de l’expérience terrain, et déjà éprouvé par les équipes d’AxioCode sur de nombreux projets, ReqBuilder permet de centraliser, modéliser et faire évoluer les exigences d’un projet dans un cadre formel et partagé.
Contrairement aux outils bureautiques classiques (comme Word), ReqBuilder offre une vision globale du système d’information (SI), matérialise les liens entre les différents concepts (glossaire, acteurs, modèles de données, scénarios, exigences…).

ReqBuilder, une solution contre les erreurs de structuration et de précision
Conçu à partir de notre expérience du développement sur mesure, ReqBuilder a été spécifiquement pensé pour répondre efficacement aux principales erreurs et problématiques liées à la rédaction des spécifications fonctionnelles. Cet outil digital apporte une solution concrète à de nombreuses erreurs identifiées précédemment, en structurant l’information, en favorisant la collaboration et en garantissant la maintenabilité de la documentation dans le temps.
En premier lieu, ReqBuilder impose un cadre structuré, qui pousse naturellement à la précision. Grâce à des champs dédiés pour les exigences, les cas d’usage, les scénarios, les modèles de données, les règles métier ou encore les contraintes non fonctionnelles, l’ambiguïté est évitée dès la saisie. Les relations entre les éléments sont explicites, ce qui permet de réduire les imprécisions et les oublis.
ReqBuilder propose un suivi complet et améliore les processus de maintenance
L’outil ReqBuilder intègre également des mécanismes de versioning et d’historique, permettant de maintenir facilement les spécifications à jour tout au long du cycle de vie du projet. Contrairement aux documents figés ou difficilement évolutifs, chaque modification y est tracée, justifiée, et validée, ce qui garantit un alignement constant entre le livrable et la réalité projet.
ReqBuilder favorise par ailleurs la collaboration entre les parties prenantes. Chaque acteur peut consulter, commenter et suivre l’évolution des spécifications dans un environnement centralisé. Par ailleurs, les notifications par email facilitent le suivi des commentaires et des évolutions, permettant à chacun de rester informé et d’assurer un suivi optimal. Ces éléments permettent de fluidifier les échanges, d’accélérer les validations, et d’impliquer toutes les parties dans la définition du besoin.
Enfin, grâce à sa présentation simple et visuelle, ReqBuilder améliore la lisibilité et l’accessibilité des spécifications. Loin du « bloc de texte » des documents classiques, les informations sont organisées par thématique, avec une navigation claire, des filtres, et la possibilité de générer des exports (PDF par exemple) avec un niveau d’informations ciblé selon les interlocuteurs.
ReqBuilder améliore la qualité et la pérennité de votre projet
En somme, ReqBuilder ne se contente pas d’améliorer la rédaction des spécifications. Il structure le travail de description fonctionnelle, sécurise la documentation, et accélère les phases de conception, de développement et de maintenance.
ReqBuilder est une application web conçue par des experts en développement applicatif, pour des équipes qui souhaitent professionnaliser durablement leur gestion des exigences fonctionnelles.
Quels sont les bénéfices concrets d’un logiciel de spécifications fonctionnelles tel que ReqBuilder ?
Les gains en productivité et l’amélioration de la qualité
ReqBuilder possède de nombreux avantages pour répondre aux besoins de gain de temps et de productivité à toutes les étapes de réalisation et d’usage des spécifications fonctionnelles.

L’outil ReqBuilder permet donc de pallier de nombreuses erreurs courantes liées aux spécifications fonctionnelles.
Exemples d’usage de ReqBuilder chez AxioCode
Par exemple, chez AxioCode, nous utilisons ReqBuilder depuis 2022 sur de nombreux projets applicatifs pour :
- Centraliser et structurer les spécifications fonctionnelles générales ou détaillées des nouveaux projets d’applications web et mobiles (cahier des charges fonctionnel).
- Maintenir les spécifications fonctionnelles à jour au fur et à mesure des développements et des évolutions des applications. Pour illustrer, au cours des développements agiles, nous révisons les spécifications fonctionnelles initialement définies pour les mettre à jour en adéquation avec les développements réalisés, et ce, à chaque sprint (itération). Nous les révisons également suite à une demande de changement qui impacte les spécifications.
- Faciliter la mise en place des tests fonctionnels. Avec une vision globale et précise des parcours utilisateurs et des actions à tester, les testeurs fonctionnels gagnent un temps précieux à la mise en place et lors de la maintenance des tests. Cette démarche augmente aussi la qualité perçue du produit final.
- Accélérer la réalisation des maquettes grâce à une meilleure compréhension du projet par les designers, ce qui facilite aussi les phases de développement et de validation.
- Renforcer l’efficience du développement logiciel. Les développeurs bénéficient du détail précis d’informations facilement accessibles dans ReqBuilder pour développer le projet, même lors de l’usage d’une méthode agile.
- Améliorer l’efficacité des demandes de changement. Lors des demandes de changement, nous sommes capables, grâce à ReqBuilder, de gagner un temps significatif dans l’analyse des impacts d’un changement en visualisant rapidement les dépendances.
- Réaliser une rétro-documentation fonctionnelle d’une solution existante afin de remettre à niveau la documentation fonctionnelle et modéliser le système existant. Cela permet d’améliorer significativement la maintenance et la pérennité du projet.
Ces réalisations sont une source précieuse d’enseignements. D’une part, ReqBuilder améliore la structuration de nos spécifications fonctionnelles. D’autre part, il accroît notre productivité et la qualité de notre travail. La satisfaction de nos clients est également notable. Nos clients accèdent aisément aux détails de leurs projets, comprennent plus facilement les liens et les impacts entre différentes exigences et collaborent plus efficacement avec nos équipes lors des étapes de validation des spécifications.
À qui s’adresse ReqBuilder ?
ReqBuilder s’adresse principalement aux analystes fonctionnels (business analyst) maîtrisant le langage UML, qui souhaitent disposer d’un environnement structurant pour formaliser les spécifications en phase finale d’analyse, lorsque les besoins sont clairement identifiés.
L’usage de ReqBuilder intervient donc lorsqu’il est temps de spécifier les fonctionnalités dans le cahier des charges initial d’un projet, ainsi que lors de la conception, des développements et des évolutions fonctionnelles du projet qui interviennent au cours de sa maintenance corrective et évolutive. C’est-à-dire lorsque les besoins sont identifiés et qu’il est temps de les formaliser de manière précise et exploitable.
D’autres professionnels, tels que les chefs de projets applicatifs, les AMOA (Assistants à Maîtrise d’Ouvrage), ou encore les membres d’agences de développement d’applications, travaillent souvent en étroite collaboration avec les analystes fonctionnels ou sont directement impliqués dans l’analyse et la description de projets informatiques. Ces rôles peuvent donc bénéficier grandement de ReqBuilder tant dans leur collaboration avec les analystes que dans leur mission d’analyse fonctionnelle. Notons cependant que, pour exploiter pleinement le potentiel de ReqBuilder, il est essentiel de maîtriser les bases du langage UML.
Conclusion
La qualité des spécifications fonctionnelles conditionne la réussite des projets logiciels. En évitant les 9 erreurs identifiées dans cet article, et en s’appuyant sur des pratiques éprouvées ainsi que des outils adaptés, comme ReqBuilder, les équipes projet peuvent sécuriser les phases de conception, améliorer leur productivité, et livrer des applications plus robustes et plus alignées sur les attentes métiers.
Pour aller plus loin et découvrir ReqBuilder avec une démonstration personnalisée ou un accompagnement à sa prise en main, contactez-nous. Vous pouvez aussi nous contacter pour être accompagné lors d’atelier de spécifications.